Mardi 1er Novembre, sur la route de Calais, les commentaires des habitants sont unanimes. “La jungle est fermée. Il n’y a plus personnes. Vous n’y trouverez que des décombres et des CRS qui encerclent le périmètre”. Si l’on en croît les dernières déclarations officielles, il n’y a effectivement plus de Jungle de Calais. Les 8000 migrants ont été dispatchés dans toute la France en toute dignité.
Pourtant, une fois arrivé dans la Jungle, le constat est autre. Certes une partie du camp a été totalement rasée, où seuls subsistent deux lieux de culte : une mosquée afghane et une église érythréenne, toutes deux érigées par des migrants et des ONG. Une autre partie, plus imposante et massive, reste néanmoins debout. Un camp d’accueil provisoire (CAP), fermé et sécurisé, accueille encore 1600 mineurs isolés. Entouré de grillages, on y entre par une ouverture à reconnaissance digitale. Le confort est sommaire, marqué par l’absence d’eau courante (pas de douches ni de toilettes).
Alors que la Jungle semble définitivement fermée, le sort de ces mineurs isolés reste préoccupant. Une grande majorité de ces jeunes n’a qu’un but : rejoindre la Grande-Bretagne, où se trouvent souvent un ou plusieurs membres de leur famille. Déterminés, ils le sont. Mais flou reste le gouvernement britannique. Quand seront gérés les dossiers ? Combien de mineurs pourront traverser la Manche légalement ? Ces questions restent sans réponse.
Cette opacité politique rend le quotidien de ces mineurs d’autant plus difficile, et leur destin incertain. “J’ai quitté l’Erythrée il y a maintenant huit mois. J’ai l’impression d’être déplacé d’un camp à l’autre depuis mon arrivée en Europe, il y a trois mois maintenant. On m’a dit que j’allais être transféré dans un autre camp en bus demain. Mais je ne sais pas où. C’est difficile de se créer un avenir quand on ne sait même pas où l’on sera demain. Je vis au jour le jour et c’est très difficile”.
Confusion, flou et froideur administrative. Voilà ce que ressentent les migrants mais également les associations travaillant sur place. “Quand ils nous demandent ce qu’ils vont devenir, on ne peut que leur donner des informations évasives. On tente néanmoins de les rassurer et de leur donner un minimum d’espoirs”, regrette une bénévole. La veille, chaque mineur a reçu un bracelet numéroté et coloré afin de leur attribuer un bus et une destination, encore inconnue.
Pourtant, une fois arrivé dans la Jungle, le constat est autre. Certes une partie du camp a été totalement rasée, où seuls subsistent deux lieux de culte : une mosquée afghane et une église érythréenne, toutes deux érigées par des migrants et des ONG. Une autre partie, plus imposante et massive, reste néanmoins debout. Un camp d’accueil provisoire (CAP), fermé et sécurisé, accueille encore 1600 mineurs isolés. Entouré de grillages, on y entre par une ouverture à reconnaissance digitale. Le confort est sommaire, marqué par l’absence d’eau courante (pas de douches ni de toilettes).
Alors que la Jungle semble définitivement fermée, le sort de ces mineurs isolés reste préoccupant. Une grande majorité de ces jeunes n’a qu’un but : rejoindre la Grande-Bretagne, où se trouvent souvent un ou plusieurs membres de leur famille. Déterminés, ils le sont. Mais flou reste le gouvernement britannique. Quand seront gérés les dossiers ? Combien de mineurs pourront traverser la Manche légalement ? Ces questions restent sans réponse.
Cette opacité politique rend le quotidien de ces mineurs d’autant plus difficile, et leur destin incertain. “J’ai quitté l’Erythrée il y a maintenant huit mois. J’ai l’impression d’être déplacé d’un camp à l’autre depuis mon arrivée en Europe, il y a trois mois maintenant. On m’a dit que j’allais être transféré dans un autre camp en bus demain. Mais je ne sais pas où. C’est difficile de se créer un avenir quand on ne sait même pas où l’on sera demain. Je vis au jour le jour et c’est très difficile”.
Confusion, flou et froideur administrative. Voilà ce que ressentent les migrants mais également les associations travaillant sur place. “Quand ils nous demandent ce qu’ils vont devenir, on ne peut que leur donner des informations évasives. On tente néanmoins de les rassurer et de leur donner un minimum d’espoirs”, regrette une bénévole. La veille, chaque mineur a reçu un bracelet numéroté et coloré afin de leur attribuer un bus et une destination, encore inconnue.
Ce manque d’information conduit beaucoup de migrants à déjà regretter la jungle, pensant que leurs conditions futures seront moins bonnes qu’aujourd’hui. “La jungle, c’est bien. Elle m’a apporté sécurité et stabilité” confie un Afghan, dans la jungle depuis six mois. “Avant de venir à Calais, j’étais à Nice, Marseille, Lyon et Paris. Il n’y avait rien pour nous accueillir, je vivais souvent dans la rue. Je me suis fait agresser plusieurs fois. Et maintenant, on va me renvoyer dans l’une de ces villes” regrette un Erythréen, dans la Jungle depuis 4 mois.
Le révélateur de cette opacité est cette petite église orthodoxe érythréenne, à dix minutes de marche du CAP. Fabriquée avec les moyens du bord, entourée des décombres du reste du camp, elle est restée l’unique point de repère pour beaucoup de jeunes, qui vont encore prier avec ferveur. Sera-t-elle détruite ce soir ? Demain ? Dans un mois ? Personne ne le sait. Une chose est sûre : un marché tacite a été conclu avec les autorités : l’église (tout comme la mosquée plus loin) reste encore debout à condition que personne n’y dorme.
Il n’en fallait pas plus pour créer une première tension entre ceux qui voulaient préserver l’église en respectant l’accord et une personne isolée qui voulait y dormir. Une rixe violente entre six Erythréens et un Ghanéen est vite écourtée par deux cars de CRS, débarquant trois minutes après les premiers coups de barre de fer. Cantonnée de part et d’autre du terrain vague, la police n’y entre que pour intervenir en cas de problème ou pour effectuer des rondes silencieuses.
Quelques heures plus tard, à la surprise des fidèles, une association vient embarquer l’ensemble des icônes et accessoires de la chapelle, signifiant pour tous la destruction imminente de l’église. C’est également le temps des adieux. Deux bénévoles viennent dire au revoir aux jeunes présents autour de l’église, leur promettant qu’ils iront un jour en Grande-Bretagne et échangeant des numéros de téléphone en cas de nécessité.
Demain, les mineurs isolés seront évacués en bus vers des centres d’accueil dans toute la France.
Le révélateur de cette opacité est cette petite église orthodoxe érythréenne, à dix minutes de marche du CAP. Fabriquée avec les moyens du bord, entourée des décombres du reste du camp, elle est restée l’unique point de repère pour beaucoup de jeunes, qui vont encore prier avec ferveur. Sera-t-elle détruite ce soir ? Demain ? Dans un mois ? Personne ne le sait. Une chose est sûre : un marché tacite a été conclu avec les autorités : l’église (tout comme la mosquée plus loin) reste encore debout à condition que personne n’y dorme.
Il n’en fallait pas plus pour créer une première tension entre ceux qui voulaient préserver l’église en respectant l’accord et une personne isolée qui voulait y dormir. Une rixe violente entre six Erythréens et un Ghanéen est vite écourtée par deux cars de CRS, débarquant trois minutes après les premiers coups de barre de fer. Cantonnée de part et d’autre du terrain vague, la police n’y entre que pour intervenir en cas de problème ou pour effectuer des rondes silencieuses.
Quelques heures plus tard, à la surprise des fidèles, une association vient embarquer l’ensemble des icônes et accessoires de la chapelle, signifiant pour tous la destruction imminente de l’église. C’est également le temps des adieux. Deux bénévoles viennent dire au revoir aux jeunes présents autour de l’église, leur promettant qu’ils iront un jour en Grande-Bretagne et échangeant des numéros de téléphone en cas de nécessité.
Demain, les mineurs isolés seront évacués en bus vers des centres d’accueil dans toute la France.